Vous tentez une chose dans le but d’atteindre un objectif et ça ne marche pas.

Cette situation arrive à tout le monde, vraiment à tout le monde, c’est même arrivé au prophète  et pas qu’une fois. (regardez par exemple cet épisode de Sira pour voir que sa sortie à Ta’ef n’a pas atteint ses objectifs).

Y a quoi de dramatique dans ça ? rien du tout. Mais pourquoi, donc, a-t-on vraiment peur d’échouer ? Pour deux raisons simples.

# 1 : Nous sommes sans cesse évalués

evaluation

Depuis notre enfance, nous n’avons cessé d’être confondus avec nos actes.

Notre valeur personnelle a souvent (pour ne pas dire toujours) été associée à nos résultats. La preuve, qu’est ce qu’un bon élève ? celui qui a un bon bulletin, en tout cas, c’est comme ça qu’il est présenté. Nous connaissons tous l’angoisse qu’éprouve l’élève la veille des résultats ou pendant que le prof distribue les copies. Nous connaissons aussi les réactions des parents face au bulletin de leurs enfants. Un enfant qui obtient une mauvaise note est lui même perçu comme mauvais. (malheureusement)

Nous avons peur de l’échec car nous y voyons une dévalorisation de soi (étant donné que les deux sont associés dans nos esprits).

Lorsque nous comprendrons que notre valeur est indépendante de nos résultats scolaires ou professionnels ou même de la réussite de ce que l’on fait, lorsque l’on comprendra que notre valeur est avant tout dépendante de notre moralité, de notre éthique, de notre valeur auprès d’Allah, à ce moment là, nous aurons un autre regard sur l’échec, il sera à ce moment là une expérience dont on se servira pour nous améliorer, rien de plus.

Nous vivons dans une société exigeante. Tu dois être bon partout, tu dois être le meilleur partout (sauf en spiritualité bien sûr), la réussite est ainsi réduite à la réussite scolaire, professionnelle et sociale. Cette exigence exerce sur nous une énorme pression qui se manifeste par du stress et de l’angoisse et donc de la peur d’échouer.

Malheureusement, les premiers qui exercent cette pression sont nos propres parents. Ceci m’amène au 2ème point.

# 2 Nous n’avons pas envie de décevoir ceux que nous aimons

aimer-ses-parents

Nous aimons nos parents, c’est un fait. Or, nos parents sont les premiers à nous confondre avec nos résultats. A leurs yeux nous sommes bons si nos résultats sont bons, et sommes nuls ou mauvais si nos résultats le sont. Du coup, personne n’a envie de décevoir ses parents et nous sommes plongés dès notre plus jeune âge dans un environnement stressant, la réussite n’est plus un désir personnel mais un moyen d’échapper à la dévalorisation et surtout un moyen de satisfaire ses parents (et plus généralement la société).

L’échec n’est pas une fatalité, c’est même une nécessité. Il nous permet d’enrichir notre expérience, il nous pousse à nous améliorer de façon durable, à quelques conditions près tout de même :

  • Accepter son imperfection : quoi que la société nous dise, nous sommes des êtres imparfaits qui avons une science et une force limitées, fa la 7awla wa la qouwwata illa billah (il n’y a de force ni de puissance si ce n’est grâce à Allah). Il y en a assez de ce culte de la perfection, Tout le monde peut se tromper, non ?
  • Accepter la critique (voire l’auto-critique) : notre souci est de toujours être meilleurs, mais cela passe obligatoirement par le fait de relever nos erreurs pour ne pas les reproduire et relever nos défaillances pour les corriger.
  • Avoir des objectifs dans la vie : c’est notre feuille de route, celui qui n’a pas d’objectifs clairs ne saura pas quoi critiquer (si, il saura peut-être critiquer des aspects secondaires qui n’ont aucune espèce d’influence sur le résultat final).

Si vous faites attention, la question est principalement d’ordre spirituel. Accepter son imperfection et la critique est douloureux pour notre ego, mais c’est un mal nécessaire.

Plus on placera Allah au centre de nos préoccupations et moins on fera attention à ce que pourraient penser les gens de nous, car rappelons le, c’est ce regard sociétal (à commencer par celui de nos parents) sur nous qui nous met en situation d’angoisse et de peur d’échouer.

Pour conclure cet article, j’aimerais appeler et inviter les parents parmi nous à ne pas rajouter d’avantage de pression sur les épaules de nos enfants. Ils sont déjà stressés par l’exigence scolaire, ne leur en rajoutons pas !

Cela suppose, que nous mêmes, nous soyons libérés de ce regard sociétal, cela suppose que nous mêmes, nous soyons soucieux du regard d’Allah sur nous et non de celui d’autrui.

Share.

20 commentaires

  1. as salamou alaykoum,

    ah voilà je me disais bien, il suffit pas de faire une cure de magnésium pour ne plus être stressé, la vérité était ailleurs ! barak Allahou fikoum pour cet article très intéressant

  2. as salamou’alaykoum,

    Article hyper intéressant et qui rappel un point oublié par une grande partie de notre oumma, c-a-d ne se soussier que du regard d’Allah (azawadjel). L’échec fait peur car cela engendre des commentaires des proches parents, de la famille, des voisins, etc;;;
    On se soucie beaucoup trop des paroles des gens or La Parole d’Allah est délaissée, abandonnée parfois. De la poussière couvre le Noble Coran, or si on veut voir avec de vrais yeux et comprendre avec un vrai coeur, que Le Seul qui peut nous aider à faire face à nos peurs, à nos angoisses, à nos doutes, à nos échecs c’est Le Tout Puissant. Faisons toutes les causes pour réussir et remettons nous entièrement à Allah (Azawadjel).
    Qu’Allah nous guide, qu’Il nous facilite.
    BarakAllahoufikoum pour votre site qui nous permet de voir les choses (les problèmes) d’une manière différente, positive et qui nous permet surtout de relativiser. AlhamdoullillEh.
    Qu’Allah vous récompense pour votre travail.

  3. Assalamu aleikum,
    Il se peut parfois qu’à partir d’un moment donné, on s’imagine même que les parents ont des attentes de nous qu’ils n’ont pas, ou qu’on pense que leurs attentes sont plus hautes qu’elles ne le sont réellement, et que notre peur de les décevoir est disproportionnée par rapport à leurs attentes.
    wassalam

  4. merci beaucoup pour ce grand travail … c’est un article très intéressant !!
    “Le succès consiste à aller d’échecs en échecs sans perdre son enthousiasme.” Sir Winston Churchill

  5. Salamo’alaykom,
    L’échec… quelle grave maladie!
    La nullité, le bon à rien, le frein du succès.
    Voilà, jadis, à quoi rimait l’échec.
    El hamdolilah, à présent, l’échec riche en enseignement permet de parfaire notre façon d’agir.
    Le droit à l’erreur… oui! le droit à l’erreur.
    Merci pour la richesse de votre article.

  6. Assalamu aleikum

    Je découvre votre site (et plus précisément vos sites “autour de”), et il n’y a pas eu un article ou une vidéo avec lequel ou laquelle j’étais en désaccord (pour le moment :)!). Je suis sincèrement heureuse de vous avoir découvert! Je regrette juste de ne pas avoir connu vos sites plus tôt!! BarakAllahu fik (ou plutôt barakAllahu fikoum!) Qu’Allah (azawajel) vous permette de continuer ainsi et vous récompense pour votre travail!

    Concernant votre article, je souhaiterai ajouter et insister sur un point : la peur de l’échec, au-delà du fait qu’elle engendre stress et angoisse dont les effets sont reconnus néfastes pour la santé, (tant psychique que physique) mène inéluctablement vers l’échec lui-même!!
    De plus, et parfois, c’est notre propre regard sur le résultat obtenu qui fait défaut : on perçoit le résultat comme un échec alors qu’il en est pas forcément un. Dans ces cas là, la peur de l’échec est alors causée par un souci de perfection : on se met la pression pour atteindre cette perfection dans nos affaires, et au final, le résultat escompté nous apparaît comme un échec, alors qu’il peut très bien apparaître, avec un autre regard comme une réussite. On oubli souvent que nous sommes que de simples êtres humains avec chacun ses défauts et ses faiblesses, on peut au mieux s’améliorer mais pas prétendre être parfait!La perfection appartient qu’à Allah (azawajal)! Dans ces conditions, rien que prendre conscience de cette évidence peut parfois suffire à ne plus avoir peur de l’échec et à entreprendre nos affaires sereinement!

    Wa Salam


    • Bent Ali:

      Tout à fait d’accord. La peur de l’échec est un facteur déterminant et annonciateur d’un échec effectif. Le peur d’échouer nous paralyse nos facultés et compétences pour nous faire échouer justement 🙂

      Merci pour ton commentaire, et bonne navigation à toi sur “les autour de” 🙂

  7. Salam A3 leykom, barakAllah oufik pour ce nouvel article. Je me souviens quand j’avais des évaluations de mise en pratique lors de mes stages, j’avais tellement peur de l’échec que ça me paralysait. Mes référentes de stages me disait mais qu’est-ce qu’il se passe nous ne te reconnaissons plus! C’est vrai que j’étais loin de mettre Allah Ta’ala au centre de tout (wa staghfirullah) pour moi j’étais la seule agissante possible sur ma réussite ou mon échec. C’est vrai que la pression parentale avait également de l’influence.

  8. Assalamouhalaykoum,

    Article vraiment très intéressant qui nous permet de voir nos échecs différemment !!
    J’aime beaucoup cette phrase que tu dis: “Plus on placera Allah au centre de nos préoccupations et moins on fera attention à ce que pourraient penser les gens de nous, car rappelons le, c’est ce regard sociétal (à commencer par celui de nos parents) sur nous qui nous met en situation d’angoisse et de peur d’échouer”.
    Allah y jazik sidi sami.

  9. Salam alaikoum

    Après avoir lu votre article je me demandais comment vont faire ceux qui comme à moi ne se reconnaissent pas dans cet article,pour ne pas avoir peur de l’échec ?

    Quand l’échec a été le seul moteur dans leurs vie ?
    Quand comme moi on a grandit avec le rabaissement “tu ne vaut rien” “tu ne réussira jamais ” ect.

    Quand on a pas reçu de pression pour l’école,ni pour les résultats mais que au contraire le mieux c’etait de servir à la maison plus tôt que d’y aller.

    Je ne me retrouve pas dans cette article mais ce n’est pas votre faute.

    Je me demande juste si je réussirai quelque chose de personnel dans cette vie.

    Je m’en remet à Dieu,merci de m’avoir lu et je m’excuse pour mon message peut être non a venue.

    Que Dieu nous guide Amin salam.

  10. Salam frère sami,pas encore non je l’es juste survolé rapidement mais vais je retrouver l’estime de moi même la dedans ?

    Je viens de lire un article de la sœur annissa sur la déprime,très bien fait.Mais je pense être à un stade de dépression car je n’ai même plus la force de vouloir m’en sortir d’une quelconque manière pour le moment.

    Cependant je vais arrêter de m’étaler ainsi,je vais lire votre e-book merci.

    Salam.

  11. Salam sidi je voulais m’excuser pour mon dernier message,j’étais très déprimé.
    Hamdouleh je vais mieux et quand on a notre religion comme allié on a pas le droit de baisser les bras,je remercie dieu chaque jours pour ses bienfaits et surtout pour l’islam et pour les gens comme vous qui sont pour nous des guides.

    Je tenterai bien l’expérience du ebook.

    Salam

  12. salam, j’ai lu votre e-book, c’est vraiment bien fait, je pense que j’ai les grandes lignes pour me guider à tracer mes objectifs et les réaliser sans crainte inchallah , merci beaucoup

Leave A Reply