Ce n’est un scoop pour personne, un étudiant sur deux ne réussit pas sa première année universitaire. Il y a même des filières où ce taux peut atteindre les 80%. En psychologie par exemple, en première année nous étions plus de 500, en deuxième année nous étions légèrement plus de 100. Qu’est-il donc arrivé aux 400 perdus en route ? 🙂

Il y a plusieurs raisons à cela, certaines sont externes (ne dépendent pas de la volonté propre de l’étudiant) et d’autres internes (l’étudiant peut parfaitement agir dessus). Et ce sont ces dernières qui nous intéressent dans cet article.

Chers amis étudiants en première année de fac, voici les 3 causes qui peuvent vous faire échouer cette année :

# Cause n°1 : on ne sait pas forcément pourquoi on est là dans cette filière

Ici je ne parlerai pas de tous ceux qui s’inscrivent dans la première filière qui leur tombe dessus juste pour “gratter” la bourse, ni de ceux qui s’inscrivent juste pour le statut “d’étudiant”, ni de ceux qui s’inscrivent en attendant de trouver mieux et encore moins de ceux qui décident de sacrifier d’emblée cette première année pour souffler un coup, une sorte de vacances d’un an après le Bac.

Non je ne parlerai pas de ces étudiants là, car en ce qui les concerne, depuis le mois de septembre on sait déjà qu’ils vont rater leur première année de fac.

Je parlerai de tous ces étudiants et de toutes ces étudiantes qui veulent, sincèrement, réussir, mais n’y arrivent pas lors de leur première année car il leur manque quelque chose.

Revenons-en à cette première cause.

Lorsque l’on obtient son Bac, tout le monde n’est pas vraiment au clair quant à ses projets professionnels. Il y a beaucoup de flou qui entoure nos aspirations et souvent, nos choix universitaires se font sur la base de la série de notre baccalauréat (scientifique, littéraire etc.) voire, plus particulièrement, sur la base des notes obtenues. Si cela est cohérent et pertinent pour quelqu’un qui s’oriente vers une discipline nécessitant des acquis particuliers (on pourra difficilement faire une fac de maths avec un bac littéraire), dans un large éventail de possibilités, choisir sa filière en fonction de la série de son Bac n’est pas vraiment pertinent.

Posons-nous, d’abord, la question de savoir ce que l’on veut vraiment faire au lieu de nous poser la question de savoir ce que notre Bac permet de faire. Personnellement j’ai un baccalauréat scientifique orienté maths-physique-chimie, pourtant j’ai fait le choix de faire carrière en psychologie. Un frère, qui était mon binôme en fac de psychologie, provient d’un BEP-BAC pro en comptabilité, aujourd’hui il prépare un doctorat en psychologie. Quand on veut on peut, et surtout, quand on sait ce qu’on veut on peut.

Soit la filière dans laquelle vous vous trouvez actuellement vous donne satisfaction, et c’est tant mieux, soit vous en êtes insatisfaits. Dans ce dernier cas, je vous conseille, malgré tout, d’apprendre le maximum que vous pouvez, tout ce que vous aurez appris vous servira dans votre vie d’une manière ou d’une autre. Vous pouvez aussi profiter de cette année pour bien penser votre projet professionnel.

Savoir ce que l’on veut faire est le premier facteur de réussite qui manque à beaucoup d’étudiants.

 

# Cause n°2 : on ne sait pas prendre des notes

Habitués à des cours qui ressemblent plus à de la dictée jusqu’au baccalauréat, nous avons, au début de notre arrivée à la fac, beaucoup de mal avec ce nouveau mode où les cours ressemblent plus à des conférences (je vous l’accorde, il y a des profs qui continuent à faire de la dictée jusqu’en Master :))

L’erreur classique est celle qui consiste à vouloir noter TOUT ce que dit le prof. C’est déjà pas vraiment faisable à moins d’avoir des bras d’Hercules, car on commence à avoir des crampes au niveau du haut du bras jusqu’à l’épaule sans pour autant rattraper le prof, et puis, à force de vouloir tout noter, notre cerveau reste concentré sur l’écriture et perd énormément en compréhension et en analyse.

En attendant de vous habituer au nouveau format des cours à la fac et de vous entrainer à prendre des notes (le livre “Savoir prendre des notes” de Jean et Renée Simonet peut vous être utile à ce propos), je vous propose d’investir dans un magnétophone numérique. Vous enregistrerez tous vos profs et pourrez ainsi vous libérer de la contrainte de devoir écrire, de cette manière, vous permettrez à votre cerveau de se concentrer sur l’écoute et la compréhension, et c’est déjà un grand travail en moins le jour où vous voudrez réviser vos cours. Une fois chez vous, le week-end ou pendant les vacances, vous pourrez toujours retranscrire vos audios histoire de les avoir en texte, et c’est là une deuxième mémorisation pour votre cerveau, vous verrez que lorsque vous voudrez réviser pour vos examens, la grande partie du travail est déjà faite.

On trouve des magnétophones numériques d’entrée de gamme à partir de 28 euros comme celui-ci.

# Cause n°3 : on croit que les enseignements reçus à la fac sont suffisants

Jusqu’au baccalauréat, notre réussite scolaire reposait -quasiment- sur la restitution, le jour de l’examen, des enseignements reçus. Si cela a toujours marché au lycée, à l’université c’est tout autre chose. Ce que l’on nous demande à l’université c’est de comprendre, d’approfondir, d’élargir les champs d’investigation, d’analyser et d’avoir son propre positionnement théorique, cela, ne peut être atteint par les seuls cours reçus.

Un cours magistral donné à la fac nous ouvre des portes de recherche, nous fait découvrir des courants théoriques et des auteurs, c’est à l’étudiant de s’approprier ces notions pour les développer par un travail personnel, et c’est ici que réside la troisième erreur : croire qu’en révisant ses cours on va forcément réussir. On peut réussir un examen, mais cela ne fera pas de nous un bon étudiant.

Je vous conseille de réserver un temps hebdomadaire (genre une heure ou deux par ex) aux lectures “extra” conseillées par les profs (ils ne vous conseillent pas ces lectures pour rien). Il n’y a pas de secrets, il faut lire, lire et encore lire, les bibliothèques universitaires sont très bien garnies, vous y trouverez forcément votre bonheur alors ne vous en privez pas.

Il y a bien entendu d’autres raisons, mais je me suis limité dans cet article à ces 3 causes là que j’espère vont profiter à mes frères et mes soeurs nouvellement arrivés sur les bancs de la fac (même si ça peut également aider des étudiants de deuxième ou de troisième année).

Laissez moi vos commentaires ci-dessous et à très bientôt 😉

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18 commentaires

  1. Merci pour ces précieux conseils qui sont très avisés et très adaptés aux besoins de l’étudiant.

    C’est vrai qu’une des erreurs que l’on fait beaucoup, c’est de réduire le champ des possibilités qui s’offrent à nous, et de rester sur une voie “toute tracée” en fonction du BAC que l’on a obtenu. On raisonne pas assez en fonction de nos réels intérêts, de nos réelles aspirations et du coup, souvent, le premier choix que l’on fait n’est pas le bon, et on se retrouve effectivement, pour la plupart , en première année de fac, dans une filière finalement qui ne nous intéresse pas car elle ne nous correspond “tout simplement” pas. En suivant ce conseil, déjà, on peut s’épargner le risque de faire une première année de “test” à la fac.

    Sinon, la prise de note c’est vrai aussi que c’est un réel problème pour la majorité d’entre nous en 1ère année, (voire au-delà) c’est même une histoire à se tirer les cheveux comme sur la photo lol On a souvent la fâcheuse manie de vouloir tout noter, mais on se rend vite compte que c’est pas faisable et ça désoriente pas mal ! Et on a pas souvent en face de nous des gens pour nous orienter vers des solutions (même temporaires) qui aident, comme celles que vous nous proposez ici.

    Enfin, c’est trois fois vrai ;-), pour le 3ème point que vous avez soulevé : y a un réel fossé, entre le BAC et la 1ère année de FAC, ce qu’on attend de nous est sensiblement différent et demande effectivement plus d’autonomie et d’investissement personnel. Je pensais à tord au début, pouvoir me contenter comme au lycée, des seuls cours à la fac, mais c’est absolument pas suffisant. Comme vous l’avez à juste titre souligné, on peut peut-être “réussir un examen, mais cela ne fera pas de nous un bon étudiant” Et pour nous, qui voulons viser l’excellence, ce dernier point a toute son importance.

  2. Exact , exact , exact !! a 100%
    En premiere année il me manqué la méthodologie
    En deuxieme année j’était un peu perdu
    Bon bha il me reste qu’à appliquer ces conseils …

  3. wa 3alaykoum assalam

    Barakallahou fikou à toutes et à tous

    @ Karim : Pour ta première question, nous n’avons pas pour vocation de traiter des questions juridiques sur ce blog, je te conseille de te rapprocher de personnes habilitées à répondre à ce genre de questions.
    Pour ta deuxième question, cet article y répond en partie. Ceci dit, un autre conseil qui peut s’avérer très utile et qui fait gagner pas mal de temps : rentrer en contact avec “les anciens”. Ainsi, l’on peut s’inspirer de leurs méthodes de travail, leurs conseils etc.

    @ `Asim : Tu fais quoi actuellement ?

    @ Al Farhan : Oui on manque cruellement de méthodologie en 1ère année car, par réflexe, on reproduit les mêmes méthodes qu’au lycée.

  4. Salam A3leykom, barakAllah oufik pour cet article. En prenant du recul, c’est vrai que moi je m’étais inscrit en fac d’anglais à l’époque, uniquement parce que j’avais de bons résultats dans cette matière, que j’aimais les langues étrangères, mais surtout parce que je ne savais pas du tout quoi faire. La preuve quatre ans après j’ai complètement changé d’orientation et fait une école d’infirmière. Quant à la prise de note, c’était une véritable cata ! Je voulais absolument tout noter, jusqu’à investir dans un dictaphone! Et je pense que la prise de note est un problème qui se pose toujours pour moi aujourd’hui. Quant au troisième point, je suis tout à fait d’accord. Une des difficultés que j’ai rencontré c’est que je m’attendais trop à retrouver un système lycée, je n’en connaissais pas d’autres d’ailleurs ! Il m’a donc fallu du temps et des échecs pour comprendre que le travail et recherches personnels, en plus des cours magistraux et TD, étaient indispensables pour réussir.

  5. Salam alaykoum

    Mon fils qui est en 5e panique et stress à chaque evaluation du coup il pert ses moyens et se retrouve avec des mauvaises notes
    Comment l’aider à moins stresser ?
    Jazzakoum llah pour vos conseils

    Wa Salam alaykoum wa rahmatoullah


  6. Khadija:

    Salam alaykoum
    Mon fils qui est en 5e panique et stress à chaque evaluation du coup il pert ses moyens et se retrouve avec des mauvaises notes
    Comment l’aider à moins stresser ?
    Jazzakoum llah pour vos conseils
    Wa Salam alaykoum wa rahmatoullah

    wa 3alaykoum assalam

    Je prépare un article sur la peur de l’échec qui devra arriver très bientôt inchaAllah, peut-être y trouverez-vous des éléments de réponse.

  7. Salam alaykoum,
    BarakAllahu fik pour cette article étant en premiére année j’avoue que ça na pas était facile de prendre le rythme, de trouver une bonne méthode. Mais al hamduliAllah, j’ai l’avantage d’être dans une filière où l’on est pas beaucoup ce qui facilite les choses notamment pour les prises de notes et les professeurs sont plus présents. Quant à la cause n°3 on nous la clairement fait comprendre dés le début et c’est quelque chose qui ne me déplait pas j’aime beaucoup lire , mais mon gros problème reste la cause n°1 mais je fais comme vous le dites j’étudie au maximum et puis je pense qu’avec les années sa va plus s’affiner.
    Qu’Allah nous accorde la réussite, wa salam.

  8. Assalam3alaykoum!

    que ca donne envie ! J’envie les étudiants, ça me plairait de connaitre ce que s’est les exam’ et tout le toutim…
    Issue de filières pro, je n’ai jamais révisé, c’est le terrain mon domaine 🙁

  9. Salam aleikoum,

    Article intéréssant, perso je fais partie de celles qui n’ont pas passé la première année je me sentais tellement perdue que j’ai arrêté un mois avant la fin. Aujourd’hui 11 ans plus tard (oh my God sa ne me rajeunit pas tout sa) je suis maman à temps plein de 3 petits bouts el hamdoulilah, mais face aux longue études de mon mari, qui lui vient de finir il y a quelques mois, je repense souvent et regrette même d’avoir arrêté. J’aime m’occuper de mon foyer mais c’est tellement répétitif que j’ai un grand besoin de stimuler mes neurones alors y a t-il des soeurs par ici qui se sont lancé le défit de reprendre un cursus universitaire à distance (la psychologie m’intéresse bien), en étant mère de famille et très loin des études?

  10. merci beaucoup je sais pas si vous allez le croire mais tout en squaton le site je pensé hah je sais pas quoi faire a propos de mes études car j’ai fais un mauvais choix dans mon entré a la fac meme si cava j’etudie et j’ai des resultats mais c’est pas vrement un truc qui a un grand avenire mais l’hamdoulilah je peut encor changer en 2eme anné vue qu’on est tous en tran commun mais cela va dire je sais pas encor qu’esque je vé fair c’est comme si j’étais un peut perdu ^^”

  11. As salamu alaykum wa rahmutalahi wa baratuhu
    Barak allahou fik pour cet article ça ouvre les yeux !
    Je viens de rater ma premiere année universitaire et je comprend mieux pourquoi maintenant.
    Je n’ai jamais vraiment su ce que je voulais faire comme metier, et je me contentais du minimum au lycée et c’est toujours passé al hamdoulilah. Alors je me suis lancé en fac de langues en me disant que ça a toujours été mon point fort et que je me debrouillerai surement. En réalité je voulais surtout fuir les matieres de la STG tel que le management des organisation , la gestion des ressources humaines etc.
    Jai été un peu dérouté quand jai vu a la rentré que tout le monde dans ma classe avait deja prevu leur 10 années à venir et surtout que malgres le fait que les cours étaient en anglais, on me parlait encore d’entreprise, de capitaux, de politique, d’eco droit, de gestion et tout le reste.. Au lycée mes profs m’avaient legerement forcer la main pour aller en STG et quand j’ai vu que ca ne me plaisait pas je m’etais dis ” fais un effort au moin jusquau bac prend sur toi”. Mais là a la fac je me rend compte qu’aucune matiere ne me plaisait plus qu’une autre, et que je ne m’epanouissait vraiment pas dans ce que je faisais.
    De plus le fait d’avoir beaucoup de temps libre ne m’aidait vraiment pas ! J’essayais de reviser, de me fixer des heures, ou meme de trouver un petit job pour ne pas laisser la paresse prendre le dessus , mais c’est ce qui sest passé au final.
    Et je pense que l’ultime coup sur le peu de motivation qui me restait à été mes notes au partiel du premier semestre. Comme je le disais les langues ont toujours été mon point fort, jetais la meilleure de ma classe pratiquement tout les ans depuis le collège, et voir des notes comme 8, 6 ou meme carrement 0 ca fait mal.
    Resultat, plus le temps passait, plus j’allais encours à reculons. A partir de là jai commencer à tout remettre en question et me revoila au point de depart, je ne sais pas du tout si je vais refaire une annee de fac dans cette filiere ou une autre, ou si je laisse tomber la fac pour autre chose , mais quoi ?
    Peut etre serait ce une idée d’un prochain article isha’allah : “comment rebondire apres un echec à la fac “lol
    Barak allahou fik encore une fois pour cet article
    Cordialement

  12. Salam
    Très bon article MashALLAH qui sait nous remotiver 🙂
    Par contre, je n’aime pas trop devoir retranscrir les cours que j’ai enregistréq avec le dictaphone, non pas par flemmardise, mais surtout par comme temps car en général pour retranscrire 50 min de cours il nous faudrait 3h ! :/

  13. Je viens de tomber sur ton article … Je viens d’apprendre que je doit repasser les rattrapages de tous mes semestres, mais que malgré ça, je n’arriverais pas à rattraper le tout …
    Je rêve de devenir institutrice, malheureusement je viens aussi de complètement rater ma première année et ça me “turlupine” l’esprit … énormément … De plus, ma meilleure amie, elle, à réussis … autre point difficile à encaisser car je vais clairement me retrouver SEULE …
    Merci pour ce bel article qui me fait sentir un peu moins seule et un peu moins nulle …

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